 L’arrivée des voitures autonomes va permettre de réduire de 80% le nombre d’accidents de la circulation d’ici 2030. Une excellente nouvelle pour les automobilistes mais un véritable casse-tête pour les assureurs.
L’erreur humaine est la cause de près de 90% des sinistres automobiles. En délégant la conduite aux voitures autonomes, le nombre d’accident devrait donc chuter de manière spectaculaire. Selon une étude de KPMG, la conduite autonome permettrait ainsi d’éviter 30 000 hospitalisations par an en France, et d’économiser 4 milliards d’euros. Aussi exceptionnelle soit elle, cette avancée dans le domaine de la sécurité routière représente également une perte considérable pour les assureurs avec une baisse prévisible des primes d’assurance. Une situation que le monde de l’assurance automobile va devoir très vite anticiper, au risque de disparaître.
Un basculement vers l’assurance auto du constructeur
En annonçant qu’elle prendrait la responsabilité en cas d’accident impliquant ses voitures autonomes, Volvo a initié un glissement du particulier vers le constructeur. Désormais, les véhicules seront assurés et non plus leurs utilisateurs. Les discussions en cours entre assureurs et constructeurs plaident en faveur d’un changement de la loi vers une responsabilité sans faute. Concrètement, les victimes seront directement indemnisées et les assureurs des diverses parties s’accorderont ensuite pour déterminer la responsabilité. Les constructeurs devront donc se garantir contre les risques technologiques mais également contre les recours des victimes d’accident.
Un droit de regard des assureurs ?
Les discussions portent également sur les situations d’urgence dans lesquelles le véhicule autonome aurait à choisir entre deux solutions critiques. Renverser un piéton ou entrer en collision avec un autre véhicule par exemple. Si l’on s’accorde en général pour sauver le plus de vies, le véhicule sera-t-il prêt à mettre en danger ses occupants à cette fin ? Tenus d’indemniser les victimes de dommages, les assureurs devraient prendre leurs précautions en exigeant de pouvoir contrôler les algorithmes et la fiabilité des logiciels installés par les constructeurs.
La baisse des primes d’assurance auto
Les sinistres coûteux voués à disparaître, les particuliers devront toutefois s’assurer en cas de vol, d’incendie ou de vandalisme. Sans parler des accidents survenus lorsque le conducteur sera au volant, cas dans lequel la responsabilité constructeur ne sera plus applicable. La réduction des risques devrait tout de même profiter aux utilisateurs dont la baisse des primes d’assurance auto est estimée à 25%. Les assureurs se consoleront avec une profitabilité en hausse, puisque les fraudes sur les conditions du sinistre seront désormais quasi-impossibles.
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