 Le bureau de la sécurité routière à la préfecture de police des Bouches-du-Rhône vient de rendre publics les chiffres de l'accidentologie dans le département pour l'année 2018. Et pour une fois, le contenu de cette annonce laisse espérer une amélioration durable de la situation.
Avec une centaine de personnes décédées sur les routes l'an dernier, le nombre de victimes est en effet en baisse de 18 % par rapport à 2017. Et la tendance s'est poursuivie cette année, puisqu'au 18 décembre, 96 personnes avaient perdu la vie sur la route. Toujours en 2019, le nombre d'accidents a reculé de 12 % et celui des blessés, de 10 %. Et si le département reste le moins bien classé, au niveau national, en termes d'accidentologie, quand on rapporte les quelque 3 800 accidents et 2 700 blessés qui y sont recensés, en moyenne, chaque année, au nombre d'habitants, les Bouches-du-Rhône pointent alors en milieu de classement, à la 48e position sur 101 départements.
Mais comme le fait remarquer le lieutenant-colonel de gendarmerie Thierry Rouanet, chef du bureau de la sécurité routière, "si l'on se compare au département (59) dont le nombre et la typologie de la population nous sont les plus proches, de gros progrès restent à faire, quand on sait que "seulement" 82 personnes ont trouvé la mort dans le Nord, en 2018".
Des accidents mortels dont la majorité (50 % des cas) est la conséquence d'une vitesse excessive ou inadaptée aux circonstances. Pour le reste, 16 % sont liés à la consommation d'alcool et 16 % à celle de stupéfiants.
Quant aux deux-roues motorisés, on déplore 45 décès sur les 100 comptabilisés l'an dernier, essentiellement des personnes d'âge mûr, aux commandes de motos de moyenne ou grosse cylindrée circulant hors agglomération, et non comme on aurait pu le croire, des jeunes gens au guidon de scooters évoluant en zone urbaine. Du côté des piétons qui restent les usagers de la voie publique les plus vulnérables, 16 d'entre eux ont trouvé la mort depuis le début de l'année, soit le même nombre qu'en 2018, mais bien moins qu'en 2017 (26 décès).
Concernant la nouvelle catégorie de véhicules que sont les EDPM (engins de déplacement personnel motorisés), 16 accidents et 23 blessés ont été enregistrés depuis le 1er janvier, sur la base des procès-verbaux dressés par les forces de l'ordre. Mais les chiffres du bataillon de marins-pompiers de Marseille révèlent une accidentologie bien plus importante -et inquiétante-, avec plus de 400 interventions et 350 blessés pris en charge par les secours dans la seule cité phocéenne.
Un autre aspect moins connu de l'accidentologie routière est son coût pour la société. Celui-ci a été mis en évidence, cette année, par la préfecture de police de Marseille. Comme le souligne le colonel Rouanet, "sachant qu'un accident mortel coûte 3,3 millions d'euros et une hospitalisation pour blessure grave mobilise 420 000 €, les résultats relativement satisfaisants enregistrés en 2018, ont permis d'économiser 80 millions d'euros, dans le département des Bouches-du-Rhône, par rapport à l'année précédente".
Cette économie appréciable n'en représente pas moins une goutte d'eau au niveau national, quand on sait que le coût annuel, toutes conséquences confondues, de l'accidentologie routière en France, atteint la somme astronomique de 45 milliards d'euros...
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