 Chaque année, ce sont plusieurs dizaines de conducteurs qui perdent la vie sur les routes à cause de la drogue. Pour faire face à ce fléau, et notamment le cannabis, l’État multiplie dépistages et campagnes de sensibilisation.
L’État durcit le ton. La conduite sous l’emprise de drogues est à l’origine de plus de 20% des morts sur les routes françaises. En 2020, année avec un trafic pourtant réduit en raison du Covid-19, 391 automobilistes tricolores ont perdu la vie de ce fait.
Pour lutter contre ce phénomène, les forces de l’ordre multiplient les contrôles. L’an dernier, 453.751 dépistages de stupéfiants ont été réalisés, 81.569 tests se sont révélés positifs (18%). En 2019, 20% d’entre eux l'étaient. Ce sont déjà 650.000 contrôles - désormais plus rapides (3 minutes au lieu de 8) - qui ont eu lieu en 2021 dans l’Hexagone. L’objectif fixé au 31 décembre prochain par le ministre de l’Intérieur est de 800.000.
Autre volet d’une législation plus sévère : la sanction. Elle peut être triple : un retrait de permis, (pouvant aller de 3 à 25 ans selon les circonstances), une confiscation du véhicule ou une amende.
Malgré cette plus grande sévérité, les dangers de la drogue - et notamment du cannabis sont encore trop souvent pris à la légère par les conducteurs. "On voit qu’ils ont parfois la conviction que ce n’est pas trop grave d’avoir consommé des stupéfiants avant de conduire", note Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière. "Dans le cas du cannabis, ils ont parfois l’impression que le produit va les rendre plus ‘cool’ au volant alors qu’en réalité, c’est faux. Consommer des stupéfiants avant de conduire c’est multiplier, au moins par deux, son risque d’accident mortel", martèle-t-elle. "Concrètement, les réflexes et la vue du conducteur sont altérés alors qu’il n’en a pas conscience", pointe de son côté Patrick Martinez, chef d’un escadron départemental de sécurité routière.
Susciter la prise de conscience
Certains conducteurs n’ont pris conscience de la menace qu’après plusieurs arrestations. Interrogé par TF1, Vincent explique : "On est un peu dans notre bulle. On ne voit pas vraiment le danger. On connaît le chemin". "Avec le recul, on se dit qu’on s’est mis en danger. Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs et informer les jeunes pour éviter qu’ils fassent les mêmes erreurs", souligne l’automobiliste dans le reportage en tête d'article.
Justement, le gouvernement a récemment déployé une nouvelle campagne de prévention. Un nouveau spot publicitaire sera ainsi diffusé à partir de dimanche sur l’ensemble des chaînes de télévision. Avec un message que veut porter la sécurité routière : alerter sur les effets des drogues sur la conduite.
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